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LA PROGRESSION EN PARAPENTE - Part 2

Sébastien Blesses • mars 20, 2020
LA METHODOLOGIE 3P3 

Partie 2:
Dans la précédente partie nous avons détaillé les 3 premiers P de la méthode, c’est à dire les 3 Paramètres.
Maintenant abordons les 3 P suivants.

Les 3 Piliers:

De manière schématique, on peut dire que nos compétences sont constituées de 3 piliers:
- La technique
- L’analyse
- Le mental


Détaillons chacun d’entre eux:

La Technique:
Il s’agit là de la technique liée au pilotage. Par exemple savoir décoller face voile, être capable de faire une tempo parfaite, de reposer au décollage, savoir tirer son parachute de secours et s’en servir… Le panel technique du pilote est quasi sans limite car chaque geste peut être travaillé et retravaillé dans des contextes bien différents. On peut progresser sur la précision, le timing, la sensibilité, etc... 
Le pilier de la technique est peut-être le plus facile à développer. Pour cela, il suffit de prendre une aile et de jouer au sol avec: rien que de cette façon, vous progresserez. Bien entendu, ce ne sera pas suffisant pour faire de vous le meilleur technicien mais cela constitue déjà une base solide.
Nous ne nous attarderons pas sur ce pilier car tout le monde comprend ce dont il s’agit, mais nous pouvons le résumer par “Comment je fais…”



L’Analyse:
Voilà un pilier aux contours un peu plus flous. Il concerne tout ce qui est “compréhension” de la discipline et peut regrouper l’analyse aérologique et météorologie, la mécanique de vol, la réglementation aérienne, les connaissances en matériel, les plans de vol et trajectoires…
Il est indispensable de comprendre ce que nous faisons, de cerner les tenants et les aboutissants de chacune de nos actions, de chacun de nos choix. Grâce à cela nous allons pouvoir ANTICIPER et imaginer le plan A, le plan B, le plan C. Nous allons pouvoir faire les meilleurs choix, avant, pendant et après le vol. Nous serons en mesure de comprendre ce qui a marché et pourquoi ça a marché, pareillement pour ce qui n’a pas fonctionné.
L’anticipation est primordiale. Or comment anticiper si nous ne sommes pas en mesure de deviner ce qu’il va se passer?
Dès qu’on a un doute sur le plan A, on vérifie la faisabilité du plan B. Encore faut-il se rendre compte que le plan A est sur le point de merder !
Être capable d’Analyser c’est augmenter sa sécurité. Comprendre les choses c’est aussi augmenter son plaisir.
Par exemple, le pilote qui a compris le fonctionnement du système de brises saura identifier les endroits où il ne fait pas bon poser. Celui qui saura faire une bonne analyse météo choisira un site convenable pour son vol rando.
Nous pouvons résumer ce pilier par “Pourquoi je fais…”



Le Mental:
C’est un pilier tout aussi essentiel que les 2 premiers. Toutefois on n’en parle que trop peu, et surtout on ne sait pas trop ce qu’il concerne.
Nous y inclurons tout ce qui touche à nos dispositions mentales : plaisir, motivation, capacité à prendre du recul, niveau de confiance, émotions…
Tout cela viendra impacter notre niveau global et notre sécurité.
Des émotions trop fortes (peur, euphorie par exemple) peuvent nous bloquer dans notre progression, ou au contraire (trop) nous booster… Elles peuvent aussi conduire à l’effet de “tunnelisation” qui nous conduit très souvent vers l’accident.
On l’a vu avec le pilier précédent, l’Analyse est indispensable. Or comment poser des analyses justes si le mental n’est pas disponible ? Comment faire les bons choix ? De la même manière, si le mental n’est pas clair, comment être au top de son niveau technique?
Le vol libre est une activité suffisamment sérieuse pour qu’on s’y adonne avec recul et lucidité (toujours dans le but de prendre plaisir et d’assurer sa sécurité).
Il sera donc primordial que nous nous attachions à développer ce pilier au même titre que les 2 autres.
Nous pouvons résumer ce pilier par " Dans quelles dispositions je fais..."



Le jeu (car ce sera amusant !) consistera donc à étoffer nos piliers (nous verrons la méthode un peu plus loin), peu à peu, et si possible de manière égale de façon à ne pas créer un trop grand déséquilibre qui pourrait nous amener à surestimer notre niveau .
Car notre niveau sera celui du pilier le plus faible, et non la moyenne des 3 piliers.
Je m’explique: Nous avons un pilote qui est techniquement bon. Il a travaillé le tangage, le roulis, et maîtrise plusieurs techniques de descente rapide. Il est dans une bonne dynamique technique, en pleine réussite sur ses derniers vols. Il a un mental de warrior, peur de rien. Il vole sous une aile tranquille, genre B-. Il se met en l’air dans une aérologie qui lui semble calme depuis le décollage. Manque de bol, après 2 min de vol, il est confronté à une masse d’air pourrie, brassé par du foehn… Aussi bon pilote qu’il soit, il aura du travail pour maintenir son aile au dessus de sa tête et parvenir à se poser convenablement et en sécurité. S’il avait développé son pilier Analyse, sans doute se serait-il épargné ce vol franchement désagréable qui l’aura bien secoué, et peut être même effrayé au point de bloquer sa progression, voire pire, de le faire régresser. Son point faible étant l’Analyse, il était confiant en son pilotage, trop sans doute à cause d’un mental qui manquait d’objectivité et de recul.


Voyons maintenant les 3 derniers P:
Les 3 Phases de vol !

Sans surprise aucune, il y a :
- Le décollage
- Le Vol
- L’Atterrissage

Jusque là, rien de nouveau, on est d’accord…

Mais si on se penche un peu plus sur la question, il y a des différences notables entre ces phases. Surtout si ensuite on les associe au contexte.

Le Décollage:
Tout vol débute par un décollage (mis à part les largages en hélico ou en montgolfière, ce que nous ne vivons pas tous les jours!). C’est con à dire, pourtant c’est la vérité. Donc le décollage va conditionner le reste du vol. Si c’est un miracle qui nous permet de nous mettre en l’air, et qu’on en a conscience (certains décollent par miracle, mais n’en ont aucunement conscience...), alors il y a peu de chances pour qu’on surkiffe la suite. D’abord parce qu’il faudra se remettre de ses émotions, ensuite parce que cela aura forcément un impact sur le pilier Mental, et enfin parce que cela nous aura pompé de l’énergie (encore un coup aux piliers Mental et Analyse).
Au contraire, si on est serein au déco parce que notre pilier Analyse est sûr et qu’il nous affirme que les conditions sont adéquates à notre niveau technique, alors notre vol démarrera dans les meilleures dispositions : malgré un déco alimenté, on gonflera tranquillement, et décollera en sécurité, serein et attentif. Non pollué par le stress, assuré par le travail technique, nous débuterons le vol dans les meilleures conditions qui soient (Voyez comme tout est lié !).
Maintenant associons cela au contexte: il est très différent de décoller d’un site aménagé avec une moquette où on a toute la place pour s'étaler, préparer son aile, des manches à air et une pente parfaite, avec des ailes autour qui balisent la masse d’air, que de s’élancer depuis un déco exigu en montagne, avec des herbes hautes, une pente raide mais courte surplombant une falaise.
Le pilote est le même, l’aile aussi, mais l’environnement viendra ajouter du stress qui viendra impacter les piliers Analyse et Technique. Un pilier mental fort, dans cette configuration, viendra protéger les 2 autres piliers qui seront bien sollicités (décollage technique + peu d’éléments pour faire une analyse aérologique précise).

L’Atterrissage:
Tout vol finit par un retour au sol: les lois de la nature sont plutôt strictes là dessus. Si possible donc, un atterrissage. C’est aussi con à dire, pourtant c’est aussi la vérité. Donc l’atterrissage va conditionner le reste du vol. Si, si,  je vous assure !
Imaginons que nous fassions un super vol: déco nickel, joli cross de 2h00, avec pour la première fois, une transition, un joli raccrochage sur la montagne d’en face, et un magnifique triangle qui nous a permis pour la première fois de voir la vallée sous un autre angle, une autre lumière. Et pour couronner le tout, on était avec le pote qui a débuté le parapente en même temps: moment partagé = plaisir décuplé. Top.
Vient alors le moment de l’atterrissage où tu te goures: tu poses vent de cul, tu finis vite et long et ton aile vient attrapper des branches d’arbre. Retour au sol un peu brutal, rien de cassé heureusement mais l’aile est déchirée. Bim, 350€ de réparation. Tout à coup ton vol a moins de saveur… Les superbes images que tu as dans la tête sont ternies par la couleur verte des billets de 100€ que tu vas devoir lâcher…
Comme quoi un vol n’est fini qu’une fois l’aile affalée et maîtrisée.
Un atterrissage aussi dépend fortement du contexte: après un vol court, un vol intense? avec une sellette string ou bien de site bien protégée? un atterro connu ou inconnu? du monde autour ou tout seul? grand, petit? plat, en pente? Dégagé, des obstacles, ouvert, encaissé, turbulent ou pas….? Autant d’éléments qui vont nécessiter d’avoir un pilier Analyse en état de marche, un pilier Technique susceptible d'être sollicité, et un pilier Mental apte à tout concilier. Bref, faut pas arriver en mode “Low Batterie”.

Donc nous venons de voir les 2 phases les plus essentielles du vol, car incontournables. Sauf que, dans l’esprit de la plupart des pilotes, c’est la phase du vol qui compte. C’est une GRAVE ERREUR.
En effet, cela conduit à négliger le décollage et l’atterrissage, et le travail de ces 2 phases qui doit rester continu toute la vie de pilote. Et cela conduit aussi à griller les étapes d’une progression solide et sécure, en cherchant de façon trop précoce à tenir en l’air et allonger la durée de leur vol alors que les phases de décollage et d'atterrissage ne sont pas encore parfaitement maîtrisées..

Le Vol:
C’est ce qu’il y a entre le décollage et l’atterrissage. Et on peut y glisser tout, n’importe quoi, et même rien … Rien d’autre que des appuis sellette pour prendre le cap de l’atterro et se laisser glisser dans l’air calme et doux du vol du soir par exemple. Ou une série de figures acrobatiques. Ou encore 200km de cross.
On ne va pas s’y attarder plus que ça, car on pourrait en parler durant des heures mais, vous l’aurez compris, il conditionnera notre atterrissage. Par conséquent, il sera judicieux de faire en sorte qu’il ne vienne pas nous mettre dans le jus au moment de faire notre prise de terrain, soit parce qu’on est trop bas, soit parce qu’on était en admiration devant le coucher de soleil, soit parce qu’on n’avait pas fait gaffe que 5 autres pilotes ont eu la brillante idée de poser en même temps que nous. La liste des conneries n’est pas exhaustive, nous avons le potentiel pour un écrire encore au moins une dizaine, facile !

Voilà, le décor est planté. Il ne nous reste plus qu’à voir :
- comment les 3P3 s’articulent entre eux
- comment mettre tout ça en pratique.

La suite au prochain épisode !

20 mars, 2021
Vous avez décidé de suivre un Stage Initiation , vous avez également sans doute déjà choisi avec qui vous allez vous former et vous vous dites peut-être que s’équiper et s’entraîner avant serait une bonne idée… L’offre existante en terme de modèles différents est très importante. Il est donc indispensable de faire un tri ( tout comme on le fait pour choisir son école ), selon plusieurs critères : Le poids du pilote, son niveau, ses aptitudes, sa pratique, ses sites favoris, son budget… Sans conseil ni connaissance, autant jouer au Loto si on espère choisir le parapente idéal ! Le 1er risque c’est de se retrouver avec du matériel qui peut être : - Obsolète - Trop grand - Trop petit - Trop lourd - Trop exigeant - Trop vif - Trop camion - Trop fragile - Trop dangereux - Trop cher - etc… Quand on sait ce que coûte un pack correct (entre 1500€ et 3500€), il serait vraiment regrettable de faire un achat inutile. Le 2nd risque est tout autre: En imaginant que vous ayez eu un monstre bol ou que vous avez été bien conseillé, et que votre matériel est parfaitement adapté, vous allez (enfin) pouvoir commencer à pratiquer. Mais seul… Cela peut vous conduire à acquérir une mauvaise gestuelle, de mauvais réflexes, de mauvais schémas. Autant de choses qu’il va falloir désapprendre, déconstruire, avant de repartir sur de bonnes bases. Ce qui signifie que l’apprentissage sera plus long et donc plus onéreux en cas de formation suivie en école pour se sortir de l’impasse dans laquelle vous vous serez fourvoyé. Cela peut même allonger le temps nécessaire à l’acquisition de votre autonomie (voir l’article Serai-je autonome à l’issue de mon stage Initiation?) . Par manque de connaissances, vous risquez également de vous mettre en danger en n'évaluant pas correctement les problèmes qui pourraient éventuellement surgir.
par Sébastien Blesses 07 mars, 2021
Vous avez décidé de débuter le Parapente par un Stage Initiation? C’est une sage décision, et peut être l’article Est-il indispensable de suivre un stage Initiation ? vous a-t-il conforté dans votre choix. Reste maintenant à savoir Où, Quand et Avec Qui. Et c’est une vaste question… Le lieu : Tout dépend de ce que l’on met en priorité… - Sur un site où les conditions sont le plus souvent favorable au vol pour optimiser le stage ( c’est en général variable selon la saison) - Sur un site dont la configuration ressemble le plus au spot où vous pratiquerez le plus souvent pour être moins dépaysé lorsque vous serez autonome (plaine, montagne, bord de mer). Il est peu évident, pour un novice, de deviner quels sont les sites qui sont favorables au vol. Les conditions idéales sont pas ou peu de vent, peu de précipitations, pas trop froid ni trop chaud. Par exemple, le Massif Central est un lieu magnifique qui se prête très bien à la pratique du parapente de par son relief et la nature des sols mais malheureusement, il est assez sujet aux vents. Les Alpes du Sud et les Pyrénées sont sublimes, et leur côté plus sauvage, plus calme est très attirant. Cependant, les vents liés au soleil (on appelle ça les brises) y sont très puissants et surgissent très tôt dans la journée durant la 2nde moitié du printemps, et tout l’été. Par contre, en automne et au début de l’hiver, ce sont des régions très intéressantes. Les Alpes du Nord, à condition de ne pas trop rentrer dans les massifs et les vallées encaissées, bénéficient souvent de conditions favorables. Le bassin Annécien par exemple est un lieu incroyable pour le nombre de jours où on peut voler sur une année, en plus de la beauté des lieux. La contrepartie c’est qu’il est donc très fréquenté certaines périodes de l’année. En bord de mer, il est quand même nécessaire d’avoir un peu de vent, et dans la bonne direction… Il n’y a donc pas de lieu idéal. Chacun possède ses avantages et ses inconvénients. A noter : votre ou vos futurs lieux de pratique habituels vont également orienter votre achat de matériel (voir l’article Faut-il acheter son matériel avant le stage?) Au travers des témoignages des pilotes, et on en trouve facilement aujourd’hui avec internet, on parvient quand-même à se faire une petite idée en fonction de ses préférences. La Période : Objectivement, la meilleure période pour faire son stage initiation est fin août / début septembre, car les conditions deviennent à ce moment plus propices pour les jeunes pilotes, les mouvements d’air s’atténuant. Donc non seulement on peut en général faire plus de vols durant le stage , mais en plus il sera facile de poursuivre l'activité dès l'autonomie atteinte. Dans les Alpes du Sud et les Pyrénées, c’est sans doute un peu plus tard, vers mi ou fin septembre. Ceci étant dit, on peut apprendre à voler toute l’année. Il est évident qu’en hiver, le froid et les journées courtes ne rendent pas les choses faciles. Ceci dit, en tombant sur une bonne semaine niveau météo, on peut avoir des conditions idéales. La météo jouant un rôle majeur dans notre activité, rien ne peut être prédit avec certitude. Mais rassurez-vous, il y a tellement de choses qui peuvent être vues lors d’un stage initiation que 2 jours de pluie ne sont pas un problème, loin de là. De la même manière, il y a aussi des exercices au sol qui peuvent être conduits, et si les conditions ne permettent pas de voler mais autorisent à jouer au sol alors c’est tout aussi profitable. Avec Qui : On va distinguer 2 types d’école : - Les Clubs Ecole, qui sont avant tout des clubs qui ont une section animée par des moniteurs fédéraux, c’est à dire qu’ils ont reçu une formation dispensée par la Fédération. Ils sont donc diplômés et compétents. Ils ne peuvent, pour autant, prétendre à aucune rémunération en échange de leur prestation, et œuvrent bénévolement pour une structure à but non lucratif. Les clubs école proposent en général des formations les week-end, pour un coût peu élevé, - Les Ecoles de Parapente, qui sont des structures professionnelles. Les moniteurs sont diplômés d’Etat, et ils exercent par ce biais leur profession. Leur formation est plus longue que celle des Moniteurs Fédéraux. Les formations proposées sont plus nombreuses, plus denses, avec en règle général du matériel très récent. Et tout cela a un prix. Alors comment choisir parmi toutes ces structures ? Régulièrement des messages sont postés sur différents groupes ou forum, demandant quelle école choisir. On s’aperçoit alors que les critères sont variables, d’un individu à l’autre: La sympathie des moniteurs, l’ambiance rigolarde, le cadre dans lequel on vole, etc… Rares sont ceux qui mettent en avant la pédagogie et la philosophie de l’école. Or c’est l’essentiel de ce qui nous intéresse dans le cas présent. Le but du stage est bien d’apprendre des choses. Passer un bon moment est certes très important, mais pas prioritaire. Pour vivre une semaine de vacances agréable, il y a d’autres solutions plus efficaces. Il est donc primordial de vous renseigner sur les structures qui vous intéressent pour vous assurer que l’enseignement qui y est dispensé est de qualité, avec des méthodes qui vous conviennent. Pour cela, visite des sites web, appel téléphonique pour échanger avec les responsables, avis sur Internet, et même une visite sur place lors d’un stage si c’est possible, seront autant de moyens efficaces de vous conforter dans votre choix. Chaque structure a un peu sa marque de fabrique, et vous saurez rapidement si elle vous correspond. L’enseignement prodigué est un savant mélange entre la philosophie de l’école, et les savoir-faire et savoir-être des moniteurs qui encadrent les stages. Ainsi, 2 stages initiation parfois même dans la même école, la même semaine, pourront avoir deux résultats très différents.
par Sébastien Blesses 07 mars, 2021
En théorie, non. En pratique, c’est moins évident… Commençons par la base: Le parapente est une activité incroyable, magique, mais qui peut devenir dangereuse si certains principes ne sont pas respectés ( voir cet article où l’on parle de progression en SÉCURITÉ ). A l’origine, nous ne sommes pas conçus pour voler (sinon nous aurions des plumes au …… ). Mais nous nous y adaptons très bien ! Se déplacer aux commandes d’un aéronef n’est pas du tout anodin. Avec le parapente, vous accéderez au monde du Vol Libre. Libre de faire TOUT et N’IMPORTE QUOI. L’idée en stage, est de vous apprendre à ne pas faire ce N’IMPORTE QUOI justement, pour pouvoir profiter de TOUT le reste (et pendant de nombreuses années). Et le paradoxe de cet aéronef c’est qu’il est très facile à mettre en oeuvre, mais en même temps extrêmement sensible à l’aérologie ! La méthode Essai /Erreur (autrement dit, j’essaie et si le résultat n’est pas satisfaisant, je recommence en changeant une chose) atteint vite ses limites en parapente. Car l’erreur peut se payer cash. L’enseignement s'appuie justement sur les essais/erreurs du passé et évite aux élèves de les reproduire. Ces derniers bénéficient de l’expérience des aînés pour progresser sans encombre. Un stage, pour quoi faire ? Il y a 2 principes essentiels dans le fait de débuter le Parapente par un véritable stage initiation: 1/ L’acquisition de bases solides sur lesquelles va s’appuyer toute la carrière du pilote. Ce sont les fondations de l’ouvrage et si elles sont bancales, tout ce qui sera posé dessus risque fort d’être branlant. Ces bases concernent la Technique, le Mental et l’Analyse. Nous sommes régulièrement sollicités par des pilotes qui se sont plus ou moins débrouillés seuls mais qui, à terme, ressentent de gros manques sur certains aspects et sentent bien que cela fait cruellement défaut. Mais bien souvent, cette prise de conscience est tardive et les conséquences sont les suivantes: - perte de confiance et plaisir chez le pilote - perte de temps quant à la progression - ancrage d’une gestuelle et/ou processus de raisonnement inadaptés qui nécessitent une déconstruction avant de pouvoir repartir sur de bonnes bases (perte de temps, d’énergie…) 2/ La mise en place d’un cadre sécuritaire afin de limiter au maximum les risques d’incident, voire d’accident. Lorsque tout se passe bien, il n’est pas extrêmement difficile de se faire aider ou bien d’aider lors des premiers vols. En revanche, au moindre inconvénient, tout peut très vite basculer. Or on sait très bien quand on est parapentiste, et vous le comprendrez rapidement si vous vous mettez à la discipline, que nous sommes constamment en train de nous adapter et de composer avec les aléas (conditions météorologiques, autres parapentistes, matériel…) car nous ne maîtrisons pas tout. Les professionnels sont formés à cela. Ils ont les connaissances et l’expérience qui permettent d’anticiper et donc d’éviter une très grande majorité des problèmes, et d’aider à leur gestion si certains surviennent malgré tout. Il n’est pas rare de voir des élèves qui ont essayé d’apprendre avec des amis qui sont parapentistes. Et pour lesquels la fin n’a pas été heureuse. Le travail est alors autrement plus long, difficile et complexe pour revenir à un état psychologique normal. D’ailleurs, un nombre certain de ces personnes ne parvient pas à se débarrasser des peurs consécutives aux incidents, et arrête finalement le parapente.
par Sébastien Blesses 30 avr., 2020
LA METHODOLOGIE 3P3
par Sébastien Blesses 30 avr., 2020
DÉCONFINEMENT: LA REPRISE…
par Sébastien Blesses 02 avr., 2020
LA METHODOLOGIE 3P3
par Sébastien Blesses 18 mars, 2020
LA METHODOLOGIE 3P3
par Sébastien Blesses 29 janv., 2020
Autant vous le dire tout de suite : si vous pensiez trouver ici une réponse formelle OUI ou NON, c'est raté ! Cette décision VOUS appartient. Et c'est tant mieux : dans un monde de plus en plus édulcoré, où l'on nous dit tout-le-temps ce que nous devons faire ou ne pas faire, il reste des espaces dans lesquels notre parti-pris, notre esprit critique et notre responsabilité ont encore mot à dire. La Philosophie de CARPE DIEM, et ceux qui ont pu suivre nos stages peuvent en témoigner, fait grandement appel à VOTRE esprit critique. Le parapente est, pour le moment un de ces espaces libres. Il le restera tant que les bêtises des uns n'auront pas de conséquences trop fâcheuses. Conséquences qui ne sont pas toujours faciles à appréhender... S'il est indispensable de mesurer toutes les conséquences possibles, il en va de même de l'estimation de la probabilité que ces conséquences surviennent. Et puis, dernier paramètre à prendre en compte : quels sont les moyens à mettre en oeuvre pour réduire, voire annuler, ces conséquences et surtout qu'implique la mise en oeuvre de ces moyens. Bon OK, ça semble un peu complexe dit comme ça mais vous allez vite vous rendre compte que finalement, c'est très simple : vous le faites tous les jours sans vous en rendre compte pour tout un tas de choses. Reprenons depuis le début. Si je ne prends pas de secours, quelles peuvent être les conséquences? En cas de problème majeur en vol, je n'ai pas plan B et je m'écrase. C'est assez radical et donc facilement imaginable. Très bien... Si on s'arrête à ce constat, alors on prend tous un secours. Passons maintenant à la seconde phase de l'analyse : la probabilité d'avoir besoin d'un secours. Quels sont les cas où l'on peut être amené à utiliser un secours? 1- Collision avec un autre aéronef. Lorsqu'on fait un vol-rando, il est extrêmement rare d'évoluer dans une zone fortement occupée par d'autres aéronefs. Où alors on a raté sur le calendrier du club local la sortie annuelle... Donc dans 99% des sorties, ce risque est quasi nul. Je dis quasi car il suffit d'être 2 dans le ciel pour se rentrer dedans. En revanche, si on vole sur un site très fréquenté, le risque peut sensiblement augmenter. 2- Rupture Matérielle Si on prend soin de son matériel, qu'on le vérifie régulièrement, qu'on le fait contrôler et qu'on ne le prête pas à n'importe qui, il y a une très faible probabilité de rencontrer ce genre de souci. En revanche, si l'un des précédents critères n'est pas respecté, alors vous augmentez sérieusement le risque. 3- Incident de Vol irréversible Pour en arriver là, c'est qu'on a raté un truc... En effet, si le trio Niveau de Pilotage - Matériel utilisé - Aérologie est cohérent, il n'y a aucune raison que cela se produise. Cela signifie que voler soit dans des conditions turbulentes, soit avec une aile qui me demande un pilotage que je ne suis pas toujours en mesure d'assumer, voire les 2, peut sensiblement augmenter la prise de risque ! Imaginons que nous partions pour un vol rando d'automne, avec une aile très safe telle qu'une UFO par exemple, et que l'aérologie est on ne peut plus calme, et que nous soyons en forme avec un niveau de pilotage bien supérieur à ce que requiert le contexte: le risque d'incident de vol irréversible est très très faible. Entamons la dernière phase d'Analyse à propos des moyens à mettre en oeuvre : Prendre un secours implique..... d'en avoir un ! Et en bon état d'usage, replié, fonctionnel. Et que l'on sache s'en servir. Cela implique aussi qu'on soit prêt, mentalement, à l'utiliser. Dit comme cela, on peut trouver ça logique. Sachez cependant que la moitié des personnes qui se sont décédées en parapente ces dernières années suite à un incident de vol n'ont pas utilisé leur secours. Certaines n'ont sans doute pas pu, mais une partie n'a même pas essayé. J'en profite donc pour vous encourager à faire cet exercice en SIV: tirez votre secours ! Ensuite il va falloir le porter. Si on vole sur site et que l'on a 100m à faire entre le parking et le décollage, la contrainte est quasi nulle : dans ce cas, on prend le secours et c'est d'ailleurs ce que quasiment tout le monde fait : on en revient à ce que vous faites tous les jours sans vous en rendre compte. En revanche, si on part pour un vol rando et qu'il va falloir porter un secours de 2,5 kg sur 1200m de dénivelé.... là c'est plus du tout la même histoire ! On peut donc maintenant faire la balance: D'un côté, on évalue les risques que l'on prend. De l'autre on pèse les moyens que l'on peut mettre en oeuvre pour couvrir ces risques. Si la balance penche franchement d'un côté ou de l'autre, il n'y a plus lieu de se poser des questions : le choix est vite fait. Par exemple, si je vole sur site et que je possède un secours et que j'ai 50m à marcher, les moyens à mettre en ouvre ne pèsent plus rien. La balance penche indéniablement du côté "risque" donc je me couvre. En revanche si je dois porter un secours pendant longtemps pour un vol rando où je sais que je prends un risque infime, peut être que la balance penchera du côté des moyens à mettre en oeuvre face aux risques prix. Trop lourd à mettre en oeuvre, je décide de ne pas le prendre. Si la balance est proche de l'équilibre, alors c'est à nous de la faire pencher...... du bon côté ! Et ce bon côté, c'est vous qui le choisissez.
par Sébastien Blesses 16 avr., 2019
Ce jour est le jour officiel de la naissance de Carpe Diem, l'Ecole Buissonnière, même si le projet a mûri pendant un long moment. Peu à peu les idées se sont éclaircies et les choses se sont mises en place mais dès le départ, il était évident que l'HUMAIN serait le cœur de cette école de Parapente résolument atypique, à tous points de vue. A partir de maintenant, c'est à NOUS de jouer !
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